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Une épidémie mondiale, un arrêt total
 

 

Plus de deux mois que le Covid-19 a fait son apparition sur le territoire européen, occasionnant successivement la fermeture des frontières, des lieux rassemblant du public et donc, celle des infrastructures sportives. 

 

Au sein de la Fédération Française de Karaté, la saison estivale s’étend de septembre jusqu’aux prémices du mois de juillet. Mais que ce soit les femmes, les hommes ; les “séniors” ou bien les “benjamins”, tous les compétiteurs devaient achever une majeure partie de leur préparation physique puisqu’à partir de février, la période des “France”, là où toutes les compétitions nationales de fin de saison s’enchaînent, débutait pour ensuite, durer plusieurs semaines. 


 

Des annulations à gogo 

70, c’est le nombre de compétitions nationales annulées depuis début mars. Le week-end pré-confinement, celui du 14 et 15 mars, devait même se dérouler l’épreuve des Championnats de France Universitaire, à Deauville, qui a été annulée par la Fédération Française du Sport Universitaire, en charge de cet événement. 

 

Pour les athlètes de haut niveau, la tâche fut plus compliquée puisque les trois derniers rendez-vous avant le Tournoi de Qualification, reporté à une date inconnue : la Premier League de Rabat (Maroc), les Championnats d’Europe à Bakou ainsi que la Premier League de Madrid (Espagne) ont été annulés eux aussi. La WKF, la World Karate Federation, l’a annoncé : ce sont les éditions 2021 qui remplaceront celles de 2020 pour favoriser l’équité entre chaque athlète du ranking final puisque pour les prétendants à la course olympique, ces dernières étapes étaient plus que prépondérantes dans la course aux points en vue des JO de Tokyo.

 

Pour cette édition 2020 des Jeux Olympiques, cinq nouveaux sports, des sports dits “additionnels”, allaient faire leur entrée sur la liste des sports olympiques. C’était le cas du karaté qui ne fera pas partie de l’aventure “Paris 2024”. Une victoire en demi-teinte pour Francis Didier, Président de la Fédération Française de Karaté. 


Pour la Fédération Française, il y a également toute une partie logistique à gérer avec les déplacements, à l’étranger, des athlètes du Pôle Olympique, du staff (pédagogique et médical) et des élus. 


En interrogeant Sabine Printemps, la secrétaire de Francis Didier : “Dans le cadre des Championnats d’Europe à Bakou, j’ai obtenu, pour le vol aller, des avoirs nominatif d’Air France. Et pour le vol retour, un remboursement du billet par la SVIF, la Sport Voyages International Federation, pour la compagnie Turkish Airlines.” Elle ajoute que l’agence de Bakou a remboursé à la fédération “dans sa totalité l’hébergement et transferts hôtel/aéroport/hôtel.”

 

 

Les inscriptions des athlètes à chaque compétition du circuit mondial ont un coût : “Les frais d’inscription à la compétition ont été remboursés par la Fédération mondiale et en ce qui concerne l’hébergement et les transferts nous allons aussi être remboursés mais cela est en cours…”


 

Mentalement, le report d’un an des Jeux est difficile à gérer pour certains athlètes : une retraite prévue, l’objectif d’un renouveau professionnel, des envies de fonder une famille… les réponses sont multiples.

 

 

Une aubaine pour certains.
C’est le cas de Gwendoline Philippe, l’étoile montante du karaté français. 21 ans, triple championne du Monde, dans le top 8 du “Tokyo Standing”, le classement olympique. En février dernier, à la Premier League de Dubaï, la jeune espoir dans la catégorie des -61kg s’est fait une double rupture des ligaments croisés. Une terrible désillusion pour elle qui était si près de la qualification directe, sans passer par l’épreuve du Tournoi de Qualification Olympique qui devait avoir lieu le 8 mai prochain… 

 

Mais, depuis l’apparition du Covid-19 et le report des Jeux, la situation s’est inversée et sa participation à la plus grande compétition sportive du monde est de nouveau possible. Elle qui ne voulait pas se faire opérer, en vue d’une préparation express pour les JO, a subi une “douloureuse” opération il y a quelques jours. Depuis, elle suit des séances de rééducation pour réapprendre à marcher et ensuite, pouvoir combattre à son meilleur niveau. 

 

 

 

Une reprise, mais quand ?

La question est de savoir quand pourront-ils reprendre et savoir comment les athlètes pourront-ils s’entretenir dans de bonnes conditions et garder cette forme avec cette crise sanitaire. Car même si les championnats de France sont annulés, les Séries A et “Karaté 1” et peut-être même les championnats du Monde de novembre (à la demande des Émirats Arabes Unis) sont reportés, les pratiquants ne peuvent pas se permettre d’être à l’arrêt pendant une durée indéterminée. Et tous, pendant la période du confinement et au-delà de cette dernière, partagent leurs méthodes d'entraînement sur les réseaux sociaux, en live.

 

Pour l’heure, le staff Équipe de France a privilégié les entraînements en visio, en compagnie des coachs de chaque athlète et du préparateur physique. Chaque entraînement est analysé puis débriefé. Avec l’aide des entraîneurs nationaux, la Fédération Française de Karaté a mis en place des vidéos sur Youtube pour des entraînements spécifiques réalisés par ces derniers, accessible à tous les adhérents français et du monde entier. “Une belle initiative!” pour les entraîneurs de club.